Favoris - 2014

1. Je sais, c'est une honte d'avoir publié aussi peu ces derniers temps.
2. Non, ne vous affolez pas à la vue de ce titre qui ressemble à un titre de vidéo de youtubeuse beauté, cet article en sera très très loin.
3. J'ai déployé mes talents de râleuse professionnelle sur le webzine de Radio Paris Sorbonne, qui est encore en construction.

3 albums favoris pour l'année 2014

(ils ne sont pas forcément sortis durant cette année, mais je les ai découverts à ce moment-là et je ne les lâche plus)

Bombay Bicycle Club - So Long, See You Tomorrow

Ce premier choix était évident. Bombay Bicycle Club a été, pour moi, la grosse surprise 2014 avec son dernier opus, non seulement parce qu'il est bien supérieur à ce que le groupe a l'habitude de produire (avant c'était bien, mais sans déplacer des montagnes, on va dire), mais aussi parce que c'est la bande originale de mon week-end à Londres, et QUE VOILA LES SOUVENIRS TOUT CA TOUT CA.  Plus sérieusement, ce combiné de pop indé rêveuse et d'airs à la comédie musicale de chez Bollywood a absolument tout pour séduire.

Flume - Flume (et le reste)

Là aussi, un choix pas vraiment difficile. Flume m'a fait aimer l'électro à nouveau, chose que je croyais impossible après m'être rapidement lassée des Bob Sinclar et autres drilles dans ma plus tendre jeunesse (on a tous des périodes sombres dont on ne veut plus se souvenir...). Flume, c'est l'électro réfléchie, qui touche à tous les genres, de la soul avec Holdin' On aux musiques du monde, là encore, avec A Baru in New York voire Zimbabwe. Il faut inclure à cette liste ses remixes de Chet Faker ou encore celui de Seekae, Test & Recognize (mon favori), ou encore ce mix exceptionnel de 50 minutes fait avec Emoh Instead (à deux, ils forment What So Not) trouvable ici.

Odesza - In Return

Vous allez penser que mes intérêts tournent un peu en rond, surtout lorsque l'on voit la similarité flagrante d'Odesza avec les artistes précédents : indie électronique, musiques du monde et pop poétique... Odesza reste un poil plus accessible que Flume par exemple, surtout avec son titre phare Say My Name, qui entraînera les plus réticents d'entre vous, ou encore Always This Late, parfait en bande son d'une vidéo de votre voyage en Orient (ou en Afrique, comme l'a fait Ben Brown).


Les films

Her - Spike Jonze

Le concept : un homme esseulé vivant dans une Amérique ultra-moderne et connectée tombe amoureux d'un OS (système d'exploitation). Il entame alors une "relation" avec Samantha, un OS doté d'une intelligence artificielle et tente de l'intégrer à sa vie quotidienne. Si l'on ne voit que le synopsis, on s'attend à une comédie grotesque mettant en scène un homme un peu pervers qui aurait besoin d'un peu de thérapie. La patte de Spike Jonze, cependant, évite ce risque : plans visuellement très léchés (la ville du futur et son architecture sont vraiment à l'honneur dans ce film), acteurs au jeu dans la bonne mesure (big up à Scarlett Johansson qui arrive à séduire sans jamais avoir à montrer son physique) et petits clins d'oeil humoristiques qui parcourent l'oeuvre assez souvent pour lui enlever tout côté pathétique. Tout ça sans tomber dans la critique du tout-numérique ou l'éloge sans limite des progrès techinques.

Gone Girl - David Fincher

L'inévitable coup de coeur qui a transcendé de nombreux spectateurs, moi y compris, ayant vécu l'expérience de manière totalement innocente. Je m'explique : ne connaissant rien à l'histoire, je pe rends au cinéma pensant aller voir un simple thriller parlant d'un homme qui aurait tué sa femme et de la couverture médiatique de cette affaire. Ceux qui ont vu le film savent à quel point j'étais à côté de la plaque et la claque donnée par ce film et surtout Rosamund Pike était magistrale. Dans le lot, on a un couple passablement pervers avec la combinaison d'un narcissique et d'une femme rongée par la perte de son estime. La claque, c'est la surprise arrivant à deux reprises sans crier gare, entre le retournement de situation soupçonné mais jamais accepté par le spectateur et la scène s'apparentant littéralement à celle d'un documentaire animalier sur la veuve noire. Âmes semi-sensibles s'abstenir.

Le Vent se Lève - Hayao Miyazaki

En voyant le synopsis, là aussi, mes attentes étaient réduites : l'histoire d'un ingénieur en aéronautique japonais, pour celui qui avait créé des histoires savamment poétiques à la Chihiro et Mononoké, ça semblait peu satisfaisant. Et pourtant, Miyazaki a su dépasser ces attentes et créer, encore une fois, un véritable conte aux aspects biographiques qui constitue un bel hommage pour Jiro Horikoshi. A voir avec un pincement au coeur, puisque ce film est le dernier du dessinateur, qui a déclaré vouloir mettre un terme à sa carrière l'année dernière.



Les séries (découvertes / sorties en 2014)

Orange is the New Black

Gros, gros, énorme coup de coeur, au point que je me suis fait deux fois les deux saisons en l'espace de deux mois. Orange is the New Black, c'est l'histoire de la vie d'un pénitencier à sécurité minimale destiné aux femmes, qui voit l'arrivée d'une petite WASP blonde aux apparences parfaites, Piper. Sauf que Piper n'est pas si parfaite : dans son passé d'étudiante, elle sortait avec une femme qui gérait un cartel international de drogue et qu'elle a longtemps suivie dans tous ses beaux voyages. C'est donc pour le transfert d'une valise bourrée d'argent qu'elle est emprisonnée, aux côtés de personnalités toutes uniques dont on développe les histoires... Jusqu'à celle de son ex, Alex Vause, qu'elle finira par croiser dans les couloirs de la prison.


Broad City

Un utilisateur de Tumblr avait intelligemment fait la promo de cette série, en disant "Vous voulez regarder Girls ? Regardez plutôt Broad City." Et il faut avouer qu'il n'avait pas entièrement tort : à côté de Broad City, Girls paraît bien trop édulcoré et pas assez drôle. Broad City, c'est la preuve qu'il est possible de faire de l'humour dans une série féminine et ce de manière totalement absurde. Ici, on suit la vie de deux amies, Abbi et Ilana, fauchées, avec des jobs pas franchements sexys (Abbi est femme de ménage dans un club de sport, Ilana bosse dans un bureau où elle ne fait absolument rien) et des aventures complètements déjantées. Un peu penchées sur la fumette et complètement décomplexées, elles sont loin des héroïnes habituelles féminines (ces modèles de Sex and The City parfaitement sapées ou ces ambitieuses et un poil névrosées filles de Girls), par leur côté edgy totalement sain et assumé.

The 100

La vague Hunger Games a fait des remous jusque dans le monde de la télévision. L'intrigue ? Des jeunes criminels ayant vécu toute leur vie sur une station en orbite suite à la pollution de la Terre sont renvoyés sur la surface terrestre pour y instaurer une nouvelle colonie. Ils vont ainsi rencontrer les nouveaux habitants d'une planète totalement métamorphosée. On pourrait croire avoir affaire à une émission pour ados assez mal écrite et ne reposant que sur les intrigues amoureuses qui se développeraient au fil des saisons, et encore une fois, nos attentes sont dépassées. Les plus ? Une héroïne qui en jette et qui impressionne, Clarke, qui gère la colonie toute seule du haut de ses 16 ans. Des problématiques humaines (les guerres entre populations, l'exploitation de certaines communautés, l'établissement d'une nouvelle société) qui poussent les spectateurs ados à réfléchir et à se soucier d'autres choses que les couples potentiels au casting. Et surtout, l'intelligence des scénaristes qui créent des personnages qui peuvent s'embrouiller mais surtout se recadrer si nécessaire en fonction des priorités.

Et sur Youtube

2014 est vraiment l'année où j'ai commencé à farfouiller Youtube pour y trouver du (bon) contenu. Mention spéciale à ces youtubeurs qui méritent d'être un peu plus entendus.



Beckie0

Rebecca est anglaise et souffre d'une maladie appelé la trichotillomanie. Pour sensibiliser le public à ce sujet, elle a réalisé une vidéo composée de clichés d'elle et parcourant plusieurs années. Au cours de ce timelapse personnel, on peut voir les changements causés par la maladie, en la voyant les cheveux longs et sourire un jour et chauve, l'air fatigué, le lendemain. Elle tient ainsi un journal de ses évolutions et relativise sur sa condition, tout en parlant aussi de ses autres aventures en tant qu'ex-étudiante en réalisation.



Tyrasonnauruslexxxx

Lex, c'est la fille marrante qui aime avoir un coup de trop et qui est tellement honnête que vous ne pouvez pas lui en vouloir. Loin des gourous spécial beauté qui peuplent le monde de Youtube, elle est là pour en casser les codes en les tournant en dérision ou encore vous sensibiliser à de vrais problèmes, aussi bien cosmétiques que politique, et ce toujours de manière intelligente.



TheThirdPew

Le grand, l'inévitable TheThirdPew, qui pour moi est une autre perle de l'internet, parce que, lui aussi, a l'audace d'être honnête vis-à-vis de cette nouvelle profession qu'est celle de Youtuber, avec toutes les problématiques que ça engendre. Moins prolifique que ses comparses, il produit tout de même des vidéos de qualités, associant humour et critique dans des doses justes pour ne jamais tomber dans l'attaque gratuite.