All things go, all things go...

Sufjan Stevens
Illinois

Musicien américain originaire de Detroit.
Changement radical d'ambiance : avec Sufjan Stevens, on est dans l'indie folk, tranquille, aux airs de guitare simplistes qui vous rappellent ce bon vieux cliché du guitariste chantant près de son feu de camp. Dans le fond, on n'est pas très loin de la réalité, mais elle est amplifiée, notamment dans l'immense album (22 titres) Illinois. Vous connaissez déjà au moins un de ses titres. Mais si, Chicago, coincé entre des intermèdes et des progressions enchantées, est un de ces morceaux cultes qui vous rendent heureux et qui, surtout, fait partie de la B.O. de Little Miss Sunshine (et de, plus récemment, Veronica Mars). Même Snow Patrol y fait référence avec le titre Hands Open. Bref, un titre inévitable à la fois épique, romantique et indé, qui devrait, encore une fois, faire partie de la soundtrack de votre vie. Le reste de l'album est tout aussi poétique, surtout dans la composition de ses morceaux, qui font rêver avec ses extraits de glockenspiel et son chœur envoûtant (Prairie Fire that Wanders About), qui vont jusqu'à créer une atmosphère festive (Come On! Feel the Illinoise!). Dans la même lignée de Chicago, The Man of Metropolis Station Steals Our Hearts garde cet esprit progressif épique avec son alternance entre riffs de guitare énergiques et mélodies douces avec un chœur presque solennel. Même constat pour la valse The Predatory Wasp of the Palisades Is Out to Get Us! ou encore Out of Egypt, into the Great Laugh of Mankind, and I Shake the Dirt from My Sandals as I Run, morceau instrumental qui rappelle les progressions rêveuses d'Apparat. En plus des mélodies entraînantes, certains titres possèdent des textes saisissants : l'histoire de John Wayne Gacy Jr. (inspirée du meurtrier du même nom) glace le sang et Casimir Pulaski Day touche (elle relate merveilleusement bien l'histoire d'un jeune homme qui se rappelle la mort de son meilleur ami souffrant d'un cancer des os). Plus sombre encore, They Are Night Zombies (notez que la version longue du titre est assez drôle) a quelque chose d'effrayant dans ses chœurs répétitifs (on croirait presque entendre des incantations) et The Seer's Tower s'apparente à une sorte de lamentation mélancolique, presque fantomatique. En bref, un album épique aussi bien dans sa longueur que dans sa composition, à écouter si on aime l'éclectisme qui caractérise tant notre cher Oncle Sam. Recommandé à ceux qui aiment Ramona Falls.