Entre le job d'été et les millions de choses liées à la préparation de la rentrée (oui, déjà, que voulez-vous), j'essaie de me défouler quand même, en vous refilant une nouvelle idée qui a germé dans mon cerveau. Eh oui, n'avez-vous jamais remarqué, vous aussi, que des stéréotypes de personnages se retrouvent souvent dans les films, livres et séries ? Non ? Laissez-moi vous montrer que si, et après vous verrez à quel point j'ai raison. (Ou pas, c'est tout à fait votre droit.) (Mais dans ce cas-là vous méritez la pendaison.)
Typologie des héros de fiction
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Tom Hansen, le loser avec un peu trop d'illusions |
Le loser adorable
Oui, c'est un loser. Cela signifie que dans la vie, il ne réussit pas toujours très bien, que ce soit au niveau professionnel, social voire amoureux. Il est comme ça le loser, il est conscient de ses échecs et continue à vivre de cette manière sans bien savoir ce qui va changer, ou comment faire venir le changement. Pauvre petit. Je le qualifie d'adorable, parce que, dans sa misère, on ne peut que le plaindre et vouloir une vie meilleure pour lui, avec l'envie de le secouer par les bras en l'encourageant à la manière d'un coach de vie surpayé, genre "MAIS OUI TU PEUX LE FAIRE, fais-toi confiance aargh". Sauf que voilà, nous on n'est pas dans un monde de fiction et on ne peut rien y faire... jusqu'à ce que le scénariste décide que les choses changent et lui applique un relooking / un accident qui le change à jamais / une rencontre fortuite qui lui enseigne tout sur la vie.
Attention cependant : le Loser adorable n'est pas une victime, il est conscient de sa misère mais ne meurt pas de faim ni de solitude. Il est juste un peu triste.
Références : Captain America / Le Destin de Lisa / Cindy dans Comment j'ai bizuté Meri Sugarman
La victime
Voilà le vrai souffre-douleur, qui lui, contrairement au loser adorable, ne reste pas passif face aux obstacles que la vie lui impose. Non, la victime, elle, se bat au quotidien contre ce qui la bloque, mais à son grand désarroi, perd (très) souvent les batailles qu'elle engage, ce qui la tire vers le bas. La victime est donc en constante galère, avec l'espoir de s'en sortir un jour comme seule motivation. Souvent en bas de l'échelle sociale, la victime suscite là aussi notre peine et surtout notre colère contre un dieu/scénariste qui pourrait bien lui lâcher les baskets de temps en temps.
Attention : la victime est là pour vous rappeler que vous n'avez pas à vous plaindre de votre vie pourrie, parce que la sienne est pire et que ça n'est pas comparable. C'est comme ça et on s'tait.
Références : Oliver Twist en littérature ET en version filmique, sinon c'est pas drôle / N'importe quel personnage de Game of Thrones
L'arrogant(e) à qui on apprend la vie
Lourd(e) à souhait, il/elle est fils/fille de papa riche, enfant gâté dès la conception de son embryon, odieux envers chaque personne qui l'entoure sauf celle qu'il/elle voit dans le miroir. C'est simple, vous adorez le détester, parce qu'il/elle est tout ce que vous n'espérez pas être, dans votre petit coeur de gonna be samaritain. Dans son histoire, il/elle est au début un être pourvu de superficialité et de suffisance à un point plus haut que l'Everest... jusqu'à ce qu'il/elle se prenne une bonne tarte dans la face qui lui fait comprendre que l'important dans la vie c'est aimer son prochain, manger 5 fruits et légumes par jour et être toujours gentil.
Attention : si vous êtes dans un Disney, il se peut que cette conclusion s'accompagne de chants d'animaux de la forêt et de princes et princesses tournoyant dans le bonheur de l'amour. Vous aurez été prévenus.
Références : Cher dans Clueless / Ce type imbuvable dans Beastly / Bianca Stratford dans 10 Things I Hate About You
Le rêveur, star en devenir
Ce personnage n'a qu'un seul but : réussir dans un domaine où tout le monde se casse les dents, domaine très souvent en rapport avec la célébrité. C'est simple, il/elle veut chanter, danser, dessiner des fringues, être champion(ne) sportif(ve), numéro un des pizzaïolos d'Italie, que sais-je ? La règle numéro est qu'il/elle commence tout en bas, un peu comme le loser, mais qu'il/elle soit doté d'un talent qui ne mérite pas, mais alors vraiment pas d'être caché. Et comme le hasard fait toujours bien les choses, le rêveur se voit accorder des opportunités qui ne se présenteraient même pas à Moïse tellement elles sont grosses et imbuvables. Mais le rêveur, à la différence du commun des mortels et des messies hébraïques, possède une étoile, que dis-je, une supernova en pleine expansion qui a la foi en lui.
Attention : Ce n'est pas parce que vous partagez les mêmes rêves que ce personnage que les mêmes évènements vont arriver dans votre vie. Encore une fois, ma bienveillance est là pour vous remettre à votre place.
Attention n°2 : Ce héros a toujours une nemesis aux mêmes buts mais avec un peu moins de talent, pour mieux lui laisser la place sous les projecteurs en fin de récit.
Références : Mitchie dans Camp Rock (et n'importe quelle fille dans un teen movie produit par Disney) / Fern dans En Finale de Fame Game / Jane de Jane By Design
Le cynique
Doté d'un sens du sarcasme et d'une répartie imparables, le cynique est doté d'une intelligence supérieure au reste de ses congénères, ce qui fait de lui un être détesté mais respecté. Le cynique ne croit jamais aux miracles, à l'amour et n'a absolument pas confiance en l'humanité. Il a tout fait, tout vu, sait tout et ne s'étonne plus de rien. Eh oui, malgré tout, on finit par le plaindre : les écrivains-scénaristes, dans leur sagesse, lui accordent toujours cette petite part d'humanité en leur collant un passé difficile qui expliquerait leur comportement d'aujourd'hui... Parce qu'en réalité, le cynique est un vrai caramel.
Attention : Ce personnage n'existe pas chez Disney.
Références : Gregory House dans Dr. House / Veronica Mars, notre marshmallow préféré
Le héros qui sort avec quelqu'un de douteux
Souvent, c'est une fille (pas très cool pour notre image, mais passons). Et comme elle n'a pas été dotée à la naissance d'une capacité de discernement, elle finit avec un type pas net un peu trop dangereux pour elle et ses potos, de préférence pas humain, comme ça on peut ajouter des effets spéciaux un peu bizarres à l'histoire. Ce personnage, difficile à concevoir comme un individu indépendant des autres, ne se définit en réalité que par sa relation avec l'autre personnage douteux, puisque cette même relation consitue la seule intrigue de l'histoire. Difficile à résumer, donc.
Attention : évitez les histoires avec ce genre de héros si vous ne supportez pas le genre de ton mielleux qui ferait glisser un hérisson dans votre gorge.
Références : Ce type imbuvable de Sublimes Créatures / Bella Swan de Twilight / Cette meuf imbuvable de Vampire Diaries
Vous remarquerez ainsi que beaucoup de personnages-types se retrouvent dans des récits destinés à un certain public. Voilà, si vous avez en dessous de 25 ans, on vous considérera trop limité pour comprendre un nouveau type de personnage légèrement plus complexe que ceux démontrés ici, c'est comme ça. Et oui, vous avez le droit d'être vexés au plus profond de votre âme.
Mais ça ne vous empêchera jamais de vous enfiler chaque tome/série/édition du récit, hein ?
Sur ces sages mots,
je vous laisse,
Pgm.