Continuing the 50 states project

Sufjan Stevens
Carrie & Lowell




01. Death With Dignity
02. Should Have Known Better
03. All of Me Wants All of You
04. Drawn to the Blood
05. Fourth of July
06. The Only Thing
07. Carrie & Lowell
08. Eugene
09. John My Beloved
10. No Shade in the Shadow of the Cross
11. Blue Bucket of Gold




Il avait dit, il y a quelques années, que c'était une plaisanterie. A la sortie de son album Michigan en 2003, le musicien avait annoncé qu'il comptait faire un album pour chaque état des Etats-Unis. C'était avant que son succès n'explose après la sortie d'Illinois et de son titre-phare Chicago. Les fans y ont cru. Puis il a démenti. Après quelques virages vers l'électronique, notamment dans Age of Adz ou encore un passage chez le hip-hop, Sufjan Stevens revient aux sources, l'indie folk, en composant ce qui aurait pu pourtant être un album en hommage à l'Oregon. Carrie & Lowell, c'est le nom de sa mère et de son beau-père. L'Oregon, le jeune homme y passait ses vacances enfant.
C'est donc la nostalgie qui caractérise cet opus : Should Have Known Better reprend des sonorités enfantines avec une progression vers des chœurs prenants, sur fond de ce qui aurait pu être un glockenspiel étouffé, pour aborder le deuil douloureux de sa mère. La guitare acoustique, omniprésente dans l'album, fait ressortir des échos de l'Ouest pluvieux et forestier des Etats-Unis. Sufjan Stevens se rappelle aussi bien son enfance que ses moments les plus intimes : All of me wants all of you se teint d'une noirceur dont on n'arrive pas à se débarrasser. Culpabilité dans Drawn to the Blood, désespoir dans Fourth of July, regret dans John my Beloved, le musicien mêle sonorités folklorique à des épisodes personnels qui touchent mais restent épiques avec les nombreuses références à toutes sortes de mythologies. 
C'est donc un album moins festif que les autres que l'artiste nous fournit, porté par une voix-murmure qui adoucit un parcours auparavant plus explosif. Recommandé à ceux qui aiment la méditation et la mélancolie.

J'ajoute à la collection Sufjan Stevens un titre de son album précédent, Age of Adz, qui dure certes 25 minutes mais représente pour moi l'un des meilleurs de ses travaux, par son éclectisme et son explosion de joie vers la fin :




Avec deux titres apparaissant dans le projet nommé Sisyphus (avec Son Lux et Serengeti) aux accents plus hip-hop :