Then you will realize you were chasing the wind...

Other Lives

Groupe américain originaire de Stillwater, Oklahoma.

C'est l'automne, les couleurs virent au orange et marron (ou au gris si vous vivez dans une grande ville du nord), et vous avez l'esprit qui s'embrume, au bord de la dépression. Votre âme est empreinte d'une noirceur (ou d'une nuance de gris, c'est comme vous voulez) et il vous faut la bande son parfaite pour illustrer cet état d'esprit à mi-chemin entre la morosité et la dépression. Eh bien les musiciens d'Other Lives sont là pour créer votre son de fond, avec leur son certes proche du rock indépendant, mais utilisant beaucoup, mais alors beaucoup plus d'instruments que ceux qui composent les groupes du rock plus conventionnels. Et ça donne un aspect certes parfois plus mélancolique à leur musique, mais toujours plus abouti : on est triste en les écoutant certes, mais on est touchés. Black Tables, dans le fond est très efficace : ouverture avec un piano répétitif, voix traînante et désabusée, refrain peu engageant qui nous enfonce dans notre sentiment de départ. Proche des mélodies d'AaRon, le groupe peut aussi alterner les ambiances, en allant plus loin sur l'instrumentalisation, comme par exemple pour Matador et The End of the Year, aux instrus très proches de celles que l'on rencontre en musique de fond de flamenco. Si vous voulez du mélo à coups de piano, violons et voix morose, le premier album est parfait pour vous. Le second garde cette même ambiance grise en la poussant encore plus loin : Dark Horse est moins traînant, un poil plus édulcoré qui cette fois fait passer une ambiance sombre certes, mais un peu plus... bizarre. Oui. Bizarre proche de Ramona Falls cette fois, où on imagine le cirque que je décrivais pour Always Right (Intuit) s'agiter en rythme avec la musique. Même mélancolie qui débute au piano avec Tamer Animals, mais qui cette fois continue sur sa lancée et nous enfonce dans une dépression profonde. Achevez le tout avec Old Statues qui serait parfait en fond de western dramatique à peine violent et vous sortirez demain matin avec la bouche qui pend et les yeux vitreux. En bref, Other Lives, c'est du noir et blanc. Mais vous savez ce qu'on dit du noir et blanc ? C'est un combo toujours effiace.