Au nom de la lose.
Vous avez toujours voulu savoir quel était le meilleur comportement à adopter dans le but de promouvoir votre ascension sociale ? Vous rêvez d'avoir plein d'amis qui vous aiment et des gens qui vous admirent ? Pour une fois que je suis utile à quelqu'un, restez là, j'ai trouvé la solution : devenez un loser. Bougez pas.

Oui, j'ai bien dit un loser. Comme ce terme qu'on utilise pour qualifier les gros nuls des teen movies des années 90. Si vous voulez, j'peux même vous refiler une définition précise de Wikipédia :
Loser : Loser signifie perdant, en anglais. Le terme est parfois repris en français pour désigner une personne ayant particulièrement échoué socialement et/ou professionnellement.
Voilà. Mais là vous vous dites "Pourquoi elle raconte ça l'autre, qu'est-ce qui va pas chez elle ?". (Ou peut-être pas parce que vous voyez déjà là où je veux en venir, et dans ce cas vos facultés intellectuelles se sont développées aussi bizarrement que les miennes, bienvenue au club, je vous offrirai un Kinder pour m'avoir rejoint gentiment dans ma secte. Bref.).

Pourquoi devenir un loser pour être cool, donc ? 
Pour les raisons suivantes :

  • Parce qu'on les voit partout, ces fameux losers. Et souvent, quand on voit partout des gens, c'est bien qu'ils sont célèbres. Ils n'ont pas (encore) atteint le point où on les voit partout au point que ça énerve, non non non. Ils en sont au point où on les croise au bon endroit au bon moment et surtout, avec éloges et tendresse. Vous ne me croyez pas ? Alors je vais poser mes exemples prouvés et brevetés dignes des plus grandes dissertes. Commençons par les séries, mon sujet préféré : là, on est tous d'accord, les losers fusent : de The Mindy Project à Community en passant par Awkward, ils sont inévitables et, bizarrement, acclamés par les critiques. Dans le vrai, le réel, on a les fameux podcasteurs à la Norman fait des vidéos et autres qui expliquent tous leurs déboires dans le passage à la vie d'adulte. Bref, tous des gens qu'ont pas la vie facile et qui l'affichent.
  • Parce qu'être un winner aujourd'hui, ça agace. Non seulement parce que nous, à côté, les gens qui réussissent pas tout, ben on se sent mal à propos de notre vie, on se questionne et on se remet en cause comme si on était sur le canapé de notre psychologue ultra-payé. Mais qu'en plus, les winners, ils ennuient un peu. C'est vrai, quoi. Quand on demande ça va à quelqu'un et qu'il répond "oui, tout va bien", ça semble tout de suite moins intéressant que s'il se plaignait d'une dernière gaffe ou gamelle au boulot, par exemple. Ben là c'est pareil. Le mec qui réussit tout, il est prévisible à mourir, il fait tout bien, il n'a pas de fêlure : il ne nous fait ni rire ni pleurer, il nous fait rien du tout en fait. Et ça, c'est à l'opposé du cool. Au total opposé.
  • Parce qu'on s'y identifie. Les winners agaçent, mais en plus sont trop rares pour sembler véritablement réels. En ces temps de crise, de chômage, de galère dans tous les domaines (y'a que moi qui trouve ce genre de discours ultra-banal et cliché ?), c'est dur d'être un as de la win. Vraiment. Alors savoir qu'autour de nous, il existe des gens comme nous voire pires, ça rassure. C'est ça, solidaire dans la lose jusqu'au bout. Et la solidarité, ça aussi c'est cool.

Mais alors, la question suivante qui se pose : comment fait-on pour être un bon loser ?

Si vous m'avez bien suivie depuis le début, vous devriez comprendre que ça n'est pas vraiment dur. Il y a quelques codes à respecter cependant :
  • Vous avez beaucoup plus de faiblesses que de qualités et vous vivez avec chaque jour, aussi difficilement que ça puisse être. Soit vous êtes un vrai boulet en cuisine et vous vous contentez chaque jour de boîtes de ravioli alternées avec des boîtes de cannelloni, soit vous êtes pas fichu de faire votre lessive correctement et vous découvrez chaque semaine de nouveaux t-shirts roses prêts à embellir votre garde-robe, soit vous galérez en conduite à cause de vos problèmes de coordination et vous prenez le métro tous les jours en pestant contre les retards qui ruinent votre assiduité au travail. Bref, vous n'êtes pas doués et ça se voit au quotidien.
  • Votre entourage passe son temps à vous recadrer, à tout vous expliquer et à vous arranger la tête. Souvent, ça se ponctue par des "Mais je comprends pas pourquoi/comment..." et ça se termine par un regard compatissant envers votre pauvre petite personne. Votre maman elle-même s'étonne, en parvenant à vous avoir au téléphone, que vous soyez toujours vivant, vous, tout seul dans votre appart depuis deux semaines.
  • Le monde qui vous entoure est une véritable source de surprises aussi bonnes que mauvaises. A vous la découverte de bleus inconnus dus à de multiples heurts contre meubles/murs/poteaux, les coiffures du matin douteuses à cause de l'oubli d'un parapluie ou encore les longues nuits avec la moitié du nez bouché parce que oui, vous êtes sorti toute la journée dehors par -5° et ce sans écharpe.
Mais bon, ce qu'il ne faut pas oublier au final, c'est que le vrai loser est en chacun de nous, et que donc, pour en être un, un vrai de vrai comme il faut tout ça, c'est être soi-même. Donc, soyez heureux et rassurez-vous, aujourd'hui, vous êtes cool !

Salut salut,
Pgm.