Là tout de suite, j'avais juste envie de passer un coup de gueule. Pardonnez donc mon langage qui a pas mal de chances d'être fourni en expressions poétiques et tout à fait polies.
Maintenant que la campagne est terminée (oui, je parle bel et bien de la campagne présidentielle, donc les non-initiés à la politique, vous pouvez partir - ou rester si vous voulez me voir râler à mon habitude), je peux enfin me permettre de m'exprimer à ce sujet sans me faire taper dessus (ou alors un peu moins). Parce que, cette fois-ci, j'ai eu l'occasion d'être immergée dans cet espèce de tourbillon absurde que consiste une campagne présidentielle. Non seulement, cette fois-ci, je comprenais ce à quoi j'étais constamment exposée (soyons francs, on aurait dit qu'une bombe nucléaire aurait explosé en Israël que les têtes de Nicolas Sarkozy et de François Hollande auraient toujours été au premier plan à tous les JTs), étant donné que je m'y intéressais (si, si) et que j'étais en âge de comprendre (en 2007, j'étais dans d'autres trips culturels dont je ne me souviens plus maintenant), mais en plus, j'ai eu l'occase (que je ne saisirai certainement pas à nouveau) de voir ce qu'est le militantisme pur et dur. Non pas le militantisme à la "je marche dans la rue en faveur d'une cause", non, LE militantisme, celui qui effraie le reste de la population qui vit normalement, celui qui vous surprend quand vous le constatez en vrai, bref, celui dont le reste de la population n'a strictement rien à faire. Et c'est du lourd. Bref, pour rendre mon coup de gueule plus organisé et plus facile à lire (déjà que le sujet doit pas être super), je mets ça sous la forme d'un super top 5/10/15 (ça dépend du nombre d'idées et de ma créativité/mémoire/quotient d'énervement).
LE SUPER TOP DES INSUPPORTABLES TRUCS DE LA CAMPAGNE
10. Le fait que, pendant environ les deux semaines précédant le second tour de l'élection, tout le monde s'improvise expert en politique. Et s'ensuivent donc des débats absolument navrants/hilarants (barrez la mention inutile en fonction de votre humeur) sur Facebook et autres réseaux sociaux ultra intellectuels, avec à la clé des arguments complètement clichés et infondés, le genre que même les types complètement ivres au PMU du coin ne sont plus capables d'avancer tellement ils ont l'air peu crédibles (non, je ne citerai pas d'exemple pour que personne ne soit vexé).
09. La surexposition des candidats dans les médias (et surtout, à chaque fois, sur les DEUX grands qui finiront au second tour). Parce que déjà, ça décourage ceux qui comptaient voter pour les 10 autres (et oui, à la base y'en a quand même 12, hein..), et qu'en plus, ça pourrit tout le suspense. Ben oui, déjà que la politique a des effets soporifiques sur une grande partie d'entre nous, faudrait pas non plus virer toute l'excitation produites par le suspense et tout..
08. Les gens qui, le jour des résultats, affichent leur joie/mécontentement vis-à-vis de ces derniers. Et repartent donc les débats nuls volume II, encore plus lourds, parce qu'au final, ben les gars, c'est comme ça que c'est et pas autrement, c'est dommage, mais si vous vous intéressiez un peu plus à la politique et pas seulement maintenant (voir n°10), vous sauriez qu'il existe d'AUTRES élections capable de rattraper le coup si vous êtes pas content ou de confirmer votre victoire si vous l'êtes.
07. Les célébrités qui s'engagent aux côtés des personnalités politiques candidates. Mauvaise idée. Danger. Alerte. ALLÔ LES GARS. Soit 1 : votre candidat gagne, c'est bien, vous êtes contents, mais au final, on s'en fout parce qu'il/elle vous élira pas ministre. Soit 2 : il perd, vous avez perdu toute votre crédibilité, on vous calomnie, vous avez l'air d'un raté et vous finissez par vous exiler dans les îles Malouines en cherchant du réconfort en nageant auprès des baleines. (Quoi, j'extrapole ?)
06. Les débats à la télévision. Parce que déjà, j'aime pas regarder la télé (bah oui, c'est lourd, faut être présent devant à telle heure pour rien rater, c'est pas aussi soumis qu'un ordi), et parce que mon niveau de concentration est équivalent à celui d'un hamster. Les débats de 2h où l'on utilise des termes ultra compliqués (et non ne me rappelez pas que je suis en L et que je passe mon bac dans 5 semaines) qui ont l'air d'être organisés à la manière d'une joute du temps des chevaliers et des seigneurs, non merci.
05. Les guéguerres entre candidats. Parce qu'à la base, un candidat représente un parti et des idées. Pas juste lui-même. Et pourtant, tout ce qu'on voit et entend, ce sont des attaques personnelles, des cadavres qu'on sort des placards des uns et des autres, des biographies toutes plus scandaleuses les unes que les autres. Au final, un type moyen saura plus combien de fois chaque candidat aura mangé une pomme dans un restaurant friqué et avec qui il a passé la nuit dernière que quelques points de son programme.
04. Le fait qu'on se sente coupable d'exprimer nos opinions à ce sujet. Parce que, maintenant, même les villes sont réputées d'appartenir à un certain bord politique. Mais qu'en plus, les seuls qu'on voit s'exprimer en débat avec un air sérieux sont des grands politiciens/économistes/profs d'université, bref, des gens à qui on accorde une crédibilité, dont nous, en particulier les jeunes, il faut le dire, ne disposons pas. Certes, nous avons eu de nouvelles émissions qui introduisaient des gens comme tout le monde, mais là, ça me paraissait plus être une occasion pour eux d'exposer leur problèmes quotidiens que de trouver de réelles solutions ou de changer certaines mentalités.
03. Les mentalités, justement. D'abord (et surtout) celle des gens qui, eux, revendiquent le fait de ne pas s'intéresser à la politique, parce que ça n'apporte rien à leur vie, qu'ils n'en ont rien à foutre etc.. D'accord, c'est vrai, c'est rébarbatif. Mais ça veut pas dire que ça en perd de son importance. Parce que souvent, ceux qui revendiquent ça, sont ensuite les premiers à critiquer leur gouvernement d'une quelconque nouvelle mesure. Et c'est à ce moment-là qu'ils devraient percuter que, justement, la politique a un impact, certes peut-être pas immédiat, mais existant, sur leur vie ou le monde qui les entoure.
02. L'importance qu'on y accorde. (Non, je ne me contredis pas, attendez de lire la suite) Parce que les élections présidentielles sont certes importantes, mais il existe aussi d'autres élections, d'autres occasions de bousculer les choses. Des tas d'autres élections, par exemple. Des associations. Parce qu'il faudrait arrêter d'attendre des miracles et des changements magiques après une élection. (Ce qui, au passage, n'arrive jamais, puisque nous, français, sommes le peuple le plus têtu et indécis de la Terre entière.) Alors, ce serait bien aussi de mettre en avant tout ce qui se passe d'AUTRE en matière de politique. Mais ça encore, c'est une question de médias (sur laquelle je n'irai pas m'aventurer, parce que, euh.. voilà).
01. Et je finis avec sûrement le pire pour moi, peut-être pas pour les autres. Quelque chose qui me navre profondément, probablement parce que j'y ai été exposée. Les mouvements militantistes. Vous avez déjà dû voir dans mon paragraphe introductif à quel point ça me plaisait. C'est juste que, c'est quelque chose que j'ai du mal à saisir. Déjà parce que je ne suis pas d'accord avec le principe du "supra-candidat" (voir 05) mais qu'en plus, je ne peux m'empêcher de comparer les meetings politiques (de n'importe quel bord, on est d'accord) à des rassemblements de foule que l'on a pu voir en Histoire (oui, avec les grands méchants dictateurs tout ça). (Oui, c'est horrible comme comparaison.) Parce que déjà, il y a la fermeture d'esprit des militants. NON, ils ne veulent absolument RIEN entendre de ce qui se passe ailleurs, dans les autres partis, il ne veulent absolument PAS constater ce qui pourrait être ne serait-ce qu'un semblant de bonne idée, si cette idée justement a été conçue hors de leurs bureaux. Leur candidat, c'est un peu leur dieu. Et ça se voit en meeting, où la foule sa galvanise seulement à l'entrée de leur candidat ou à la prononciation de son nom. Et pourtant il y a des tas de discours auparavant, mais non, ils s'en foutent. C'est THE candidat ou rien d'autre. Et si jamais vous daignez remettre en question l'une de ses idées, vous êtes forcément du parti ennemi. Oui, c'est tout aussi simple que ça. Parce qu'en plus de la certaine fermeture d'esprit, vous avez le manichéisme en cadeau, allez hop ! (Alors bien sûr, je ne fais pas un amalgame, ils ne sont pas tous comme ça, on va juste dire que je parle du pire.. Mais ça me sort par les oreilles, les yeux et les trous de nez quand même).
Voilà, le coup de gueule est passé,
ça ne m'a soulagé en rien,
mais au moins c'est dit (mais peut-être/sûrement pas lu).
Allez, salut,
Pgm.