C'était une sorte d'ilôt de paix au milieu d'un océan en agitation. Un havre de paix, un minuscule paradis entouré d'arbres verdoyants et se pliant aux vents, bruyamment. Ce bruit même n'entravait jamais le silence entre les murs de cette maison. Une maison. Qui ne consistait pas seulement en quatre simples murs et un toit. Elle avait une histoire. Elle représentait chaque famille qui l'habitait, fondée sur des bases solides, résistante aux tempêtes, aux bouleversements les plus graves. Elle se hissait toujours, parfois maladroitement, et affichait ses faiblesses à travers ses lézardes grandissantes chaque année. Ces lézardes qui laissaient passer une multitude de lierre, auxquels s'accrochent les araignées, comme s'accrocherait un enfant effrayé à sa mère. Ce même lierre s'accrochait à l'arbre devançant la maison. Un vieux noyer, qui à chaque automne perdait ses branches, sous le poids de la pluie et des enfants qui s'amusaient avec. Un vieux noyer qui versait ses fruits à la même saison, pour la plus grande joie des poupons qui s'amusaient à les ramasser. Il était entouré d'un parterre de fleurs, parterre souvent détruit par les passages des animaux qui s'y installaient. Les tulipes, à chaque printemps, recevaient les pêches qui tombaient prématurément d'en face. Elles n'avaient aucune possibilité de s'accrocher, elles. L'arbre s'élevait jusqu'à une fenêtre, aux vitres âgées mais toujours soigneusement nettoyées, aux volets mal peints et au bois entièrement fissuré. Cette fenêtre donnait sur l'intérieur, ou vivait une famille, qui elle aussi tentait tant bien que mal de s'accrocher. S'accrocher à la vie, passer toutes les épreuves, tout en sachant que cela se terminerait un jour. Comme les trois familles précédentes.
Parce que je ne sais plus ce que j'écris,
Pgm.