(Petit défouloir bête et méchant)
Si vous lisez cette lettre, c'est que je suis déjà morte. Ne vous lamentez pas sur ma perte, vous me rejoindrez tous un jour ou l'autre, et, si le paradis et l'enfer n'existent pas, dites-vous que je n'existe plus, alors, pourquoi pleurer une chose qui n'existe pas ? Avant de mourir, j'ai tenu à écrire à chacun d'entre vous, pour vous dire tout ce que j'ai le coeur depuis si longtemps. Pendant des années, je me suis tue, offrant le plaisir malsain aux plus dominants de m'écraser et m'enfoncer le plus possible. C'est à eux que je dois cette fin, sans vouloir vous faire culpabiliser. A chacun son tour.
Adrien, mon cher et tendre patron : je vous déteste. C'est simple, vous servir de vos attraits physiques pour vous faire pardonner à vos employées, c'est pitoyable. Et puis, faites comme si personne ne l'avait remarqué, mais.. On sait tous très bien pourquoi votre pause déjeuner dure deux heures, et ce dans un hôtel différent toutes les semaines. Oh, au passage, vous devriez penser à vous acheter un costume à la bonne taille. Je ne pense pas que Stacey, la nouvelle assistante, aime les mecs habillés avec des vêtements trop moulants. C'est juste un conseil.
Maman, ma maman si précieuse et insupportable. Oui, tu es ma mère, et nous sommes liées, mais lâche un peu la grappe ! Ce n'est pas parce que je fais encore du 42 à 28 ans que je finirai vieille fille. Et quand bien même, où serait le problème ? Mes relations ne te regardent en rien, et tu n'avais pas à inspecter l'appartement de Matthieu en douce lorsque j'avais encore ses clés. Et oui, ça a beau faire 2 ans, je t'en veux encore.
Papa, le seul être a peu près pourvu de bon sens dans mon entourage. Il faudrait que t'apprenne à maman à se concentrer sur autre chose que moi, à l'avenir. Initiez-vous à des cours de danse, n'importe quoi, mais TOUT sauf ma vie personnelle. Et lâche un peu la bouteille de bourbon aussi, c'est nocif.
Alexia, ma meilleure amie. Tu sais à quel point je tiens à toi, mais si tu pouvais de temps en temps éviter toutes tes bizzareries en public, je suis sûre que tu te porterais mieux. Disons que prôner la laine naturelle pour les vêtements en public en faisant une démonstration de tondage de mouton, c'est pas au goût de tout le monde. Ou alors, fais-le, mais pas en pleine rue, en ville. Juste comme ça.
A tous mes collègues de bureau. Si vous saviez à quel point vous êtes tous vicieux ! Bien que j'aie accepté tous les allers-retours que vous m'avez imposé à la photocopieuse, j'ai déjà rêvé de vous avoir assassiné au moins 5 fois. 6 fois pour toi, Artémis. (Et tu ferais mieux de ne pas ouvrir le troisième tiroir du bas de ton bureau, si tu veux éviter quelques soucis d'odeur) De toute manière, je sais que c'est réciproque. Oh, et c'est moi qui ai détruit le dossier Hamilton. Je n'avais pas fait exprès, je voulais juste voir comment le destructeur de documents fonctionnait, puisque Artémis n'a jamais voulu me laisser faire. (6 fois Artemis, 6 fois)
Quant à toi Monique, fais attention. Aujourd'hui tu déambules dans la rue, affichant tes magnifiques poumons 95D (refaits), mais demain, tu seras une vieille botoxée fumant plus qu'une locomotive au fond de ta maison gagnée à ton dernier divorce. Et je ne dis pas ça parce que tu m'as frustrée lorsque tu m'as traitée de grosse. Absolument pas.
Enfin, Antoine, comment te dire ? ... N'as-tu toujours pas compris pourquoi on se croisait inopinément à l'épicerie d'en bas ? Ou encore pourquoi je venais tout le temps t'emprunter du sucre, alors que j'en ai tout un placard ? Bon, ce n'est pas grave, juste dommage. Et.. Lorsque tu sors de ta douche, ferme le rideau de ta fenêtre. On sait jamais, une jeune vieille tordue pourrait t'observer.. C'est juste une suggestion.
Enfin, à tous les autres que je n'ai pas cité, eh bien, bon courage pour la suite.
Ah oui, j'oubliais que je ne serai pas là pour le constater.
Je vous déteste/aime(enfin, seulement certains) tous.
D. ;)