Les critiques ratées de ces derniers mois

Cela faisait longtemps que je n'avais pas enchaîné de longues phrases en multipliant les adjectifs. Je me rattrape et reviens sur les albums que j'avais promis de référencer.

Passion Pit
Kindred




01. Lifted Up (1985)
02. Whole Life Story
03. Where the Sky Hangs
04. All I Want
05. Five Foot Ten (I)
06. Dancing on the Grave
07. Until We Can't (Let's Go)
08. Looks Like Rain
09. My Brother Taught Me How to Swim
10. Ten Feet Tall (II)




Passion Pit, c'est l'acceptation de la musique de gosse électro-pop dans le monde des adultes. Vous aimez le glockenspiel, les chants en choeur et la nostalgie de vos années jeunesse ? Kindred ne manquera pas de vous satisfaire. Le meilleur exemple reste Dancing on the grave avec ses airs de berceuse en ouverture.  Lifted Up mérite son titre de single potentiel avec son son à nous donner envie de chanter le poing en l'air. Les secondes et troisièmes places du podium des hymnes au poing levé sont accordées à Until We Can't et Five Foot Teen (I). N'oublions pas de mentionner Where The Sky Hangs, mon autre coup de coeur de l'album, simpliste, plus doux que les hymnes plus fédérateurs de l'album. All I Want et Looks Like Rain, un peu trop molles à mon goût, donnent un léger aspect répétitif que le titre de clôture, Ten Feet Tall, ne parvient pas à faire disparaître. Un bon album dans l'ensemble, mais qui n'est pas à la hauteur des si variés Gossamer et Manners.


Brandon Flowers
The Desired Effect




01. Dreams Come True
02. Can’t Deny My Love
03. I Can Change
04. Still Want You
05. Between Me And You
06. Lonely Town
07. Diggin’ Up The Heart
08. Never Get You Right
09. Untangled Love
10. The Way It s Always Been




Brandon Flowers n'a pas quitté les Killers, mais il a pris un virage pop bien plus affirmé que dans son premier opus, Flamingo. Lonely Town et ses sonorités proches des années 80 amènent une nouvelle facette à celui que l'on croyait entièrement dédié au rock indie. Un cocktail tout aussi efficace pour Can't Deny My Love, parfait si jamais les créateurs de Miami Vice assemblent une bande originale efficace pour un remake. Parce que, oui, Brandon Flowers est parvenu à rendre tolérable le bon vieux synthé des années moumoute et épaulettes. Les entêtants Untangled Love et I Can Change finiront de vous convaincre : vous vous surprendrez à suivre leur rythmique avec des mouvements de tête qui énerveront votre voisin dans le bus. Quelques faiblesses sont à compter, notamment du côté de Diggin' Up The Heart, qui, avec ses accents rockabilly et son intro mal ficelée, semble sortir du lot sans vraiment justifier sa place. Même commentaire pour les ballades (Never Get You Right, The Way It's Always Been), bien agencées sans être véritablement marquantes. Clin d'oeil cependant à la minuscule touche de musique du monde amorcée dans Dreams Come True, qui aurait méritée d'être développée. En bref, une transition vers une renaissance de la pop des années 80 bienvenue, au potentiel encore inexploité.

Young Empires
The Gates



01. Mercy
02. The Gates
03. So Cruel
04. Ghosts
05. Stranglehold
06. House Lights
07. Never Die Young
08. The Unknown
09. Sunshine
10. Uncover Your Eyes





Après quelques EP et de petites apparitions dans des séries, le premier véritable opus de Young Empires est (enfin) là. Quelques petits teasings laissaient entendre que l'attente valait le coup. Pourtant, le premier sentiment qui vient après la première écoute, c'est la déception. The Gates, premier appât de l'album, fonctionne avec son hymne en choeur en oh-oh-oh facile à répéter. Sunshine serait quant à lui la parfaite illustration d'un clip léger en été, grâce à son rythme entraînant... et son refrain en ouh-ouh-ouh facile à fredonner (oui, encore un). Notons aussi l'ambiance très branchée de So Cruel, ponctuée par un refrain en ouh-ouh-ouh... toujours aussi facile à retenir. Bref, Young Empires ne s'est pas foulé pour réaliser les trois titres qui semblent porter tout le poids de l'album, tant les autres ne semblent pas sortir du lot. Et si vous ne me croyez pas, écoutez aussi Ghost, Stranglehold et The Unknown, qui ont également un refrain en voyelles. Autre preuve du manque de travail des paroles : The Unknown qui commence par des paroles aussi peu originales que "There's nothing left to say / There's nothing left to do" . Un début qui ne donne pas vraiment envie d'écouter la suite. Même critique pour Never Die Young, qui, sous ses airs de titre-favori d'ados qui manquent de goût, apparaît comme une copie mal faite de The Gates avec des paroles, qui, encore une fois, se ressemblent étrangement... Un album décevant donc, pour un groupe qui était pourtant sorti du lot avec l'esprit pop décalé de Rain of Gold.