Itinéraire d'une nouvelle fangirl.

Eh bien voilà, après plusieurs jours de rémission, il est temps que je délivre un compte-rendu bien détaillé de ce fameux concert, tant j'ai dû saouler tout mon entourage en y faisant allusion durant des mois. Je rappelle, pour les mal renseignés ou ceux qui n'écoutaient pas, que les Killers, groupe qui fait partie du top du top dans ma fameuse liste (en vrai, il y occupe la première place depuis longtemps mais l'autre expression faisait mieux), avait prévu de se produire sur la scène du Zénith de Paris le 12 Mars, lendemain de mon anniversaire, lendemain de mes 18 ans, bref, jour symbolique qui promettait de me faire pleurer de joie tellement il promettait d'être parfait. Sauf que, voilà, la neige est arrivée, elle a bloqué les techniciens sur l'A2, et je suis restée chez moi à me morfondre devant les tweets desespérés de Ted Sablay (guitariste régulièrement en tournée avec le groupe) dans l'attente de l'annonce de l'annulation de la production du spectacle (qui au final nous aura prévenu une heure avant l'ouverture théorique des portes du Zénith, big up les gars).

C'est donc le 10 juin que Brandon Flowers et ses potos sont revenus à Paris pour réparer cette erreur et tout donner sur scène, promettant monts et merveilles et avec, en surprise, une première partie composée de leurs techniciens son (si, si), qui sont, en fait, ultra doués, je vous les recommande (go go check Most Thieves et appréciez). En vérité, c'était mon premier concert, où j'allais comme une grande, accompagnée d'une amie qui s'est gentiment sacrifiée à l'occasion (sacrifice parce que supporter mes comportements de fangirl déchaînée demandent une patience olympique). Ce n'était pourtant pas mon premier live, ayant déjà vu le fameux Live from the Royal Albert Hall, probablement le meilleur du groupe, et connaissant par coeur la partie de For Reasons Unknown, qui me rendait dingue tellement elle était parfaite (genre "OMG c'est magique, ce discours, cet entrain du public, ces "ooooh" bien agencés, les effets d'écho avec le public, c'est juste aaaaaaaaaaAAAAH JE VEUX Y ÊTRE") :



En bref, j'étais prête à devenir aussi énervante qu'une fan de Justin Bieber de 14 ans, sauf que cette fois, ça me paraissait légitime : on parle des Killers, pas d'un ado qui promet du play-back et des tenues bling bling sur scène. Revenons donc sur cette journée, sous la forme d'un journal de bord.
15h00 : Et cette expérience, on s'est promises de la vivre dans les meilleures conditions possibles : nous voilà donc plusieurs heures avant l'ouverture des portes, à attendre assises par terre au soleil, parmi une (toute petite) foule de fans aux t-shirts estampillés Battle Born et The Killers. Dans l'attente, on discute avec une fan anglaise plus âgée, qui nous explique avec un accent clairement britannique que c'est son 11ème live du groupe, et nous raconte des anecdotes sur les moments où elle attendait les musiciens, après le concert, dehors, sous la pluie qui, vraiment, ne quitte jamais le ciel anglais. Il est clair que les fans déjà là sont tout aussi prêts à batailler, que ce soit pour un autographe ou pour une place au front row côté debout. Nous, on a des places assises parce qu'on n'a pas eu le temps de réserver les premières, mais on est bien conscientes du fait qu'on va rester quand même debout toute la soirée (comme Brandon l'a dit lors d'un concert il y a peu de temps, on n'est pas devant The Fray).

18h00 : Les esprits s'échauffent car l'ouverture des portes approche. Les gens commencent à arriver, et nous sommes déjà en début de file.

18h30 : Et cette longue attente aura payé : après une course digne d'Usain Bolt (vraiment, jamais je ne pensais être capable d'être aussi rapide), nous nous retrouvons assises pile en face de la scène, avec pleine vue sur le groupe entier, au milieu de fans tout aussi connaisseurs.

20h00 : Most Thieves, première partie officielle des Killers en Europe, monte sur scène, alors que la salle n'est toujours pas pleine : les petits fans parisiens prévoient d'arriver comme des fleurs pour les Killers et seulement pour eux, tant pis s'ils ne sont pas tout devant. Le groupe s'installe sous des applaudissements ténus, se lance dans des riffs indés très très bons (en tout cas pour un début, c'est du lourd) mais ne convainc pas l'audience qui reste presque immobile. Le chanteur, bien conscient de l'impatience des fans, promet de laisser la place très très vite au groupe et nous remercie d'avoir été là, parce que bon, quand même, jouer devant une salle de 6 000 places au 2/3 remplis, c'est déjà plutôt bien.

20h30 : Les techniciens reviennent sur scène pour tout installer (et parmi eux les musiciens de Most Thieves, donc), pendant que le public s'impatiente. Inutile de préciser dans quel état je suis, vous imaginez bien que dans ma tête s'activent les milliards de neurones qui y sont présents, tous axés sur une seule pensée : là, tout de suite, maintenant, je vais ENFIN voir les Killers, etc, etc.

21h15 : Le public commence à encourager le groupe en tapant régulièrement des mains, et moi je m'impatiente encore plus : Brandon prendrait-il plus de temps que d'habitude à se maquiller ?

21h20 : La salle est enfin remplie, et là, d'un coup, alors que les lumières allumées pour le réglage technique ne sont même pas éteintes, débarquent Ronnie, Mark, Dave et Brandon, enchaînant tout de suite sur un Mr. Brightside histoire de lancer le public sur un hit et de donner le ton : ça y est, j'ai perdu l'esprit.







On comprend via la setlist que ce soir, le groupe veut être efficace et nous joue ses meilleurs hits. Mon coeur balance, jusqu'à ce que j'entende les débuts de batterie de Ronnie qui me semblent familiers.. Oui, ils vont jouer For Reasons Unknown, et mieux encore, le refaire à la manière du live plus haut, mon préféré. Inutile de préciser que j'exultais.



Et puisque nous sommes à Paris et que le français est une langue trop cool aux yeux des US, Brandon nous offre une reprise de Michelle des Beatles, chanson aux paroles en anglais ET en français, histoire de faire fondre le cœur des filles de la salle.



Le final, quant à lui, est du grand art : pyrotechnie et cotillons, ça explose aussi bien sur le visuel que le sonore, la foule est bruyante au plus, d'ailleurs Ted l'aura lui-même souligné :


23h15 : On sort, mortes de chaleur et de fatigue, assoiffées mais les yeux et les oreilles encore résonant du spectacle auquel on vient d'assister. C'est clair, on ne s'en remettra pas. Puis on recroise la fan anglaise de la file, qui a réussi, la chanceuse, à attraper l'une des baguettes que Ronnie a lancées à la fin du concert. Nous vient alors une idée : et si on les attendait à la sortie du Zénith ? Nous voilà en route pour l'arrière côté livraison, où déjà quelques fans s'agglutinent derrière une barrière, tentant d'obtenir des informations auprès du vigile (qui commence à perdre patience). 

00h00 : On commence à flipper pour trouver un moyen de locomotion, sachant que le dernier métro part à 00h50 et que le groupe n'est toujours pas sorti. Mais persévérantes, on attend...

00h15 : Ted Sablay sort en éclaireur et marque le début de la valse des photos et autographes. Mark Stoermer (bassiste) suit le mouvement, moins souriant et bavard mais ouvert au public. Arrive alors le grand et fameux Brandon Flowers (on le remarque aux cris des fans), souriant mais timide, suivi du batteur le plus cool du monde, nommé Ronnie Vannucci, détendu et rieur. Seul Dave manque à l'appel, sans que l'on sache pourquoi. Mais pas le temps de se morfondre, on se faufile dans le tas pour des photos et des autographes, un sourire, une mini discussion d'une minute, bref, un rien qui représente le monde entier pour un fan. Alors oui, j'ai des photos, mais non, je ne les posterai pas, parce que c'est mon trésor rien qu'à moi (non en fait j'ai juste pas envie de les mettre sur CE blog, mais si vous les voulez, vous pouvez creuser ailleurs ;)). On quitte le Parc de la Villette (où se trouve le Zénith), des étoiles plein les yeux, heureuses de voir que oui, malgré tout, les membres du groupe sont toujours aussi talentueux et gardent les pieds sur terre... Et on se promet de les revoir le plus tôt possible.

PS : voilà ce qui est désormais mon bien le plus précieux (signé par Ronnie Vannucci "yeah so sorry it's such a shitty signature", Brandon Flowers et Mark Stoermer):


NB : quelques photos sympas de fans sur Instagram :


et on notera que même Les Plasticines étaient au concert, pas loin de nous, et ont posté ça :



Un très long article, en somme, histoire de toujours garder en mémoire ce grand moment (oui, je deviens sentimentale, honte à moi) : en une soirée, j'ai assisté au concert de mon groupe préféré, et, pour finir en beauté, les ai rencontré. 
Si ça c'est pas cool, je sais pas ce que je peux faire de plus..
Salut salut,
Pgm.